Comment gérer l'ego en entreprise ?
Nous avons tous déjà rencontré une personne qui a une haute estime d’elle-même, et surtout, qui aime le faire savoir. Est-ce que cela représente un besoin d’impressionner ? Est-ce un complexe d'infériorité qui se traduit par un excès de confiance en soi ?
Quoi qu'il en soit, ce genre de profil existe en entreprise. Et c’est le rôle du manager d’adapter son management pour faire de ce trait de caractère un atout pour l’entreprise.
L’ego du collaborateur
L’ego, quesaco ?
Selon la langue Française (dictionnaire), l’ego désigne :
"la représentation et conscience que l'on a de soi-même, en tant qu'individu séparé des autres, voire unique au monde, cherchant à être valorisé."
L’ego représente donc l’image que l’on a de soi, et que l’on pense renvoyer aux autres. Certaines personnes ont donc besoin, pour justement flatter leur ego, d’impressionner les autres et de donner une certaine image à autrui.
Mais comment l’ego est-il perçu dans le milieu de l’entreprise ?
Selon Jean-Paul Lugan, formateur, coach, et spécialiste du management : « l’entreprise est un recruteur d'égos, elle passe un contrat narcissique avec les cadres dirigeants ».
Un frein pour l’entreprise ?
Un collaborateur ayant une haute estime de lui-même n’est pas toujours égoïste, mais lorsque c’est le cas, cela peut s'avérer compliqué. Et représenter un frein pour l’entreprise.
Lorsqu’un collaborateur est égoïste, il est focalisé sur ce qu’il fait et sur ce qu’il accomplit au quotidien. Il va effectuer son travail tout seul de son côté, sans consulter ses collègues, étant persuadé que leurs conseils ne vont pas l’aider.
Le collaborateur va se mettre en avant, se considérer comme le meilleur et parfois même dénigrer le travail des autres. Il agit dans son propre intérêt par soif de réussite personnelle, pour flatter son égo et se sentir supérieur aux autres.
Ce genre de comportement peut avoir des conséquences négatives sur l’ambiance au sein d’une équipe et sur les relations entre collaborateurs. Le manager doit être vigilant par rapport à ce genre de comportement. Il doit se montrer tolérant tout en imposant des limites. Il doit rappeler au collaborateur qu’il est dans une équipe où chacun travaille dans un but commun, pour l’intérêt de l’entreprise. Et qu’agir de la sorte ne permettra pas à l’équipe d’avancer ensemble.
Faire de l’ego un atout
Le manager doit faire attention à bien gérer ces profils à l’ego surdimensionné. Ils ont tout particulièrement besoin d’un management adapté à leur personnalité. Alors, comment faire pour que l’ego devienne un atout pour l’entreprise ?
Il faut, bien entendu, canaliser et maîtriser les personnalités avec un ego exacerbé pour qu’ils ne nuisent pas au travail en équipe. Leur montrer qu’avancer ensemble, et pour la réussite de tous apporte une satisfaction toute particulière. Le manager doit pouvoir satisfaire l’ego de chacun en mettant l’accent sur le collectif.
Cependant, la notion d’ego n’a pas que des points négatifs. Et il incombe au manager de montrer l’aspect positif de l’ego pour en faire un atout.
Il faut montrer que l’ego découle d’une certaine confiance en soi, et qu’elle est parfois nécessaire dans le milieu de l’entreprise. En effet, les personnes qui ont confiance en elles et qui croient en leurs capacités peuvent entreprendre plus aisément de grandes choses. Ce qui peut booster une équipe, et plus largement servir à l’entreprise.
Une personne ambitieuse et désireuse de réussir peut également insuffler un nouvel état d’esprit au sein de l’équipe, plus entreprenant et déterminé.
Le complexe d’infériorité
Avoir un excès de confiance en soi peut nuire à un collaborateur, et à son entreprise. Mais c’est aussi le cas lorsqu’il manque de confiance en lui, ce qui se traduit généralement par un complexe d’infériorité.
Un collaborateur qui n’a pas confiance en lui va se dévaloriser constamment. Il va remettre en question ses capacités, douter de lui-même, ce qui va l’empêcher de réussir pleinement ses projets. Cela peut engendrer un manque d’efficacité et peut déteindre sur sa motivation.
Là encore, le manager doit jouer son rôle et redonner confiance à son équipe. Mais comment faire ?
Tout collaborateur a besoin de reconnaissance de la part de son manager, ou de ses supérieurs hiérarchiques. Cela est encore plus vrai pour un collaborateur qui manque de confiance en lui. Le manager doit donc faire preuve de bienveillance et régulièrement soutenir son équipe en lui rappelant qu’elle fait du bon travail. Pour être épanouis au travail, les collaborateurs ont besoin de sentir que leur travail et leurs compétences sont valorisés.
La reconnaissance au travail est une notion essentielle du management et est de plus en plus pointée du doigt par les salariés. Selon Bloom at Work, 7 salariés sur 10 considèrent un manque de reconnaissance de la part de leur manager.
L’ego du manager
Le manager doit prendre en compte l’ego de chacun, mais comment faire pour gérer son propre ego ?
Oui, le manager reste une personne avec des qualités et des défauts. Il peut lui aussi souffrir, par moment, d’un excès ou d’un manque de confiance en soi, et son ego peut, dans certaines situations, prendre le dessus.
Le manager, de par son statut, a de nombreuses responsabilités. Il gère des équipes avec des personnalités différentes et doit faire en sorte que tout le monde travaille dans de bonnes conditions pour le bien de l’équipe. De plus, il est en relation directe avec la direction de l’entreprise et peut gérer des projets d’envergure.
Il est donc nécessaire pour le manager d’avoir confiance en lui car c’est cette confiance qui va permettre de mener à bien des projets et de booster ses équipes. Une personne qui sait mettre en avant ce qu’il fait et qui le valorise aura un effet positif sur un groupe, qui pourra ainsi en faire de même.
Confiance et non arrogance
Mais un excès de confiance et un comportement arrogant peut avoir l’effet inverse sur une organisation et une équipe. En effet, les collaborateurs peuvent avoir le sentiment que ce qu’ils font n’est jamais assez bien et souffrir d’un manque de reconnaissance. Ou encore avoir l’impression que leur manager s’attribue les mérites d’un projet mené à bien, en oubliant de les inclure dans la réalisation de ce projet.
Tout cela peut avoir un impact sur la motivation et la performance des équipes. Mais aussi, et surtout, sur la bonne relation entre le manager et les collaborateurs. Dans un article sur le nouveau rôle du manager, nous avions évoqué l’importance d’un management attentif au bien-être de l’équipe.
Le manager doit se montrer à l’écoute de ses équipes, disponible et prêt à se remettre en question. En effet, pour qu’un manager puisse gérer son égo, il doit pouvoir prendre du recul. Il doit prendre conscience de son comportement et de l’impact que cela a sur ses collaborateurs. La remise en question est donc essentielle.
Conclusion
En entreprise, les collaborateurs comme les managers peuvent avoir des difficultés à gérer leur égo et à le mettre de côté. En effet, dès lors que l’on travaille avec d’autres personnes, et donc d’autres personnalités, notre ego prend le pas sur notre comportement. L’envie de bien faire, d’impressionner et d’être bien vu par autrui peut parfois guider certains de nos comportements. A tort quand cela mène à un excès de confiance, ou au contraire, nous empêche d’entreprendre certains projets. Il revient donc au manager d’adapter son management aux différents profils qu’il gère, tout en prenant en compte son ego à lui.