Comment lutter contre la procrastination au travail 

Introduction

Dans la vie professionnelle comme dans la vie personnelle, il nous est déjà tous arrivé de remettre quelque chose au lendemain. Cet état d’esprit vaut notamment pour des tâches que l’on affectionne moins. Les personnes qui ont ce type de comportement sont souvent définies comme inefficaces. Ne pas être capable de faire quelque chose à l’instant est considéré comme un signe de laxisme de la part des individus.

Mais est-ce que la procrastination n'aurait pas d'effets positifs sur sa productivité ?

Définition 

Le terme procrastiner signifie en latin “remettre au lendemain”. Il s’agit de repousser à un autre jour ce que l’on pourrait faire le jour même. Comme évoqué précédemment, c’est un fléau qui a tendance à surprendre notamment dans le monde du travail. 

Par définition, quelqu’un décide de procrastiner lorsque la tâche en question ne lui procure pas de satisfaction immédiate. De ce fait, les tâches les plus simples et/ou les plus longues, et plus généralement les moins urgentes sont réalisées en premier. 

Selon une étude d’OpinionWay, la procrastination est en moyenne à 1h54 par jour. Il s’agit d’un temps non négligeable et qui suppose un impact négatif sur la productivité. 

Les entreprises doivent donc être conscientes de ce phénomène et doivent être capable de comprendre les raisons afin d’y pallier. 

Les causes de la procrastination 

Bien au-delà du type de mission à réaliser. Il est essentiel de comprendre comment la procrastination se formalise. Bien entendu il faut d’abord être conscient que le fait de procrastiner ne doit pas refléter d’une personne qu’elle est paresseuse. Au contraire ! 

Selon Fuschia Sirois et Timothy Pychyl, auteurs du livre “Procrastination, Health, and Well-Being”, la tendance à procrastiner provient d’une déconnexion des conséquences négatives sur soi. Finalement, procrastiner correspond au fait de dépenser à crédit. Il s’agit de poursuivre une quête de la bonne humeur immédiate. 

La procrastination est également associée au besoin de reconnaissance. Un besoin essentiel au développement de l’identité individuelle et professionnelle. Nous aurions donc tendance à choisir une tâche pour laquelle nous bénéficions d’une reconnaissance immédiate, par rapport à une reconnaissance qui se révèlera qu’à long terme. 

Le perfectionnisme joue aussi un rôle important dans la procrastination. Désireux de réaliser une mission à la perfection, nous avons tendance à nous décourager face à la tâche à accomplir. Nous devons y mettre beaucoup de temps et d’énergie ce qui nous procurera une certaine insatisfaction. Finalement, cette course à la perfection nous empêche d’agir. 

Enfin, la procrastination est une façon pour nous de lutter contre l’anxiété. Il s’agit d’une stratégie d’évitement, qui nous épargne une émotion négative. Nous pouvons comparer cela à l’instinct de survie. 

Nous nous rendons compte que la procrastination ne se résume pas à de la fainéantise. Elle nous permet en quelque sorte de nous protéger et en fonction de notre caractère elle impacte notre manière d’agir. 

Comment lutter contre la procrastination 

Pour éviter de procrastiner certaines méthodes d’organisation existent. Elles ont pour but de permettre de mener à bien ses missions. 

L’organisation 

Tout d’abord, planifier ses missions de la semaine est une première étape pour éviter toute source de procrastination. Cela vaut également si vous vous sentez submergé par le volume de travail à accomplir. Ne pas être capable de savoir sur quelle mission se lancer en premier est une source d’indécision et de procrastination. Il ne faut donc pas hésiter à prendre un temps en début de journée pour organiser les missions par ordre de priorité et par temps à y consacrer. Bien entendu, l’objectif n’est pas de surcharger son agenda mais plutôt d'uniformiser ce dernier de façon à être actif de manière régulière au travail. Cela évite notamment les temps morts. 

Mesurer ses capacités 

Étant donné que la démotivation est l’un des principaux facteurs de procrastination, il ne faut pas non plus surestimer ses capacités. Si vous vous laissez déborder par une organisation de travail irréalisable, vous serez davantage sujet à procrastiner. Il convient donc d’adapter son horaire de travail à ses forces. 

La technique du salami  

Cette technique, très utilisée en négociation, vise à découper un accord point par point puis de négocier chaque point jusqu'à l’accord final. 

Tout est une histoire de mission ! En appliquant la technique du salami il va s’agir de découper des tâches importantes en tâches à faibles valeurs ajoutées. 

Dans la gestion des tâches, lorsqu’une tâche est conséquente à réaliser, il suffit de la découper en plusieurs tâches facilement réalisables. Cela permet d’atteindre l'objectif en toute sérénité. En plus de limiter l’état de procrastination, la méthode du salami procure une satisfaction de mission accomplie. 

Environnement de travail 

Afin d’éviter de procrastiner il va également être essentiel d’éliminer toutes distractions du poste de travail. Nous trouvons toujours quelque chose de plus pertinent que de réaliser la tâche qui nous incombe et qui va nous prendre des heures. Une pause de 5 minutes sur les réseaux sociaux peut très facilement se transformer en du temps perdu. Si vous êtes facilement distrait, il faut donc se déconnecter de toutes distractions tangibles ou non. Cela permettra de réaliser la tâche dans le temps imparti et de lutter contre la procrastination. 

Nous l’avons compris, de nombreux moyens peuvent être mis en œuvre contre la procrastination mais avez vous déjà pensé à une procrastination efficace ? 

Une procrastination efficace ? 

Certaines situations peuvent parvenir à faire rimer procrastination et efficacité professionnelle. 

Selon le psychologue Neil Fiore, il existe plusieurs catégories de "procrastinateurs". De ce fait, certaines personnes procrastinent pour booster leur efficacité. Le fait de réaliser les missions à la dernière minute procure un boost d’adrénaline. A cet instant, la procrastination efficace prend tout son sens. Loin d’être égaux face à cela, certaines personnes se complaisent sous le stresse et la pression. Leur efficacité est donc décuplée. 

En effet, lorsque l’on est dans la gestion du quotidien, la prise de recul est parfois difficile. La routine s’installe, nous agissons par habitude et nous perdons de vue les objectifs à atteindre.

A bon escient, la procrastination peut nous permettre de nous révéler et de démontrer notre esprit créatif. En laissant notre esprit libre et sans contrainte de tâches de timing, notre vision s’élargit et nous sommes capables de voir au-delà des frontières fixées. 

Procrastiner de manière efficace est donc possible ! Mais il faut être prudent quant aux dérives de cet état d’esprit et veiller à garder le cap sur le travail. 

Conclusion

La procrastination n’est pas synonyme de fainéantise. Si les individus procrastinent il y a des raisons et ces dernières s’expliquent de manière censées et logiques. Lorsque l’on comprend les causes de la procrastination il est évident que les méthodes pour lutter contre cette dernière sont nombreuses et applicables aisément au sein de l'environnement de travail. Il ne faut pas non plus omettre que la procrastination n’est pas forcément négative. En fonction de chacun elle peut permettre de développer certaines compétences et de favoriser l’efficacité.