L'effet Zeigarnik pour éviter la surcharge mentale au travail
Introduction
Au cours de la journée, les tâches peuvent s’entasser et ces dernières sont bien souvent traitées partiellement. Elles sont parfois même remises au lendemain. Cependant, le cerveau lui a bien ancré qu’il fallait réaliser ces tâches. C’est pourquoi ce dernier ne cessera de se rappeler qu’une tâche est en attente et qu’il faudra la réaliser absolument. On appelle cela l’effet zeigarnik.
Définition de l'effet Zeigarnik
Selon la psychologue russe qui lui a donné son nom, cela correspond au fait de se rappeler des tâches inachevées et d'oublier celles déjà accomplies.
L'effet Zeigarnik désigne la tendance à mieux se rappeler d’une tâche que l’on a réalisée et qui a été interrompue car nous cherchons à la terminer. Le fait de s’engager dans la réalisation d’une tâche qui ne sera pas terminée déclenche de l'insatisfaction. Ce qui provoque une motivation d’achèvement qui reste insatisfaite.
Angoisse ou procrastination ?
La surcharge mentale peut provoquer une certaine angoisse. Voir les tâches à moitié réalisées s’accumuler. La to do list qui se prolonge et ne rien terminer peut faire l’effet inverse de la motivation.
De plus, une étude a été réalisée sur le fait que les personnes ayant organisé leur travail avaient beaucoup moins de pensées intrusives. Et au contraire, les personnes ayant des tâches inachevées avaient de nombreuses pensées intrusives.
Et c’est le principe de la procrastination qui en découle. C’est à dire que pour ne pas penser aux tâches en attentes et polluer le cerveau, on aura tendance à tout remettre au lendemain jusqu'à atteindre l’échéance finale.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas une question de procrastination ou non mais plutôt le cheminement de cause à effet.
Les déductions de l’effet zeigarnik
L’effet zeigarnik provoque les effets suivants au sein de notre activité :
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Savoir à chaque instant tout ce qui est commencé et où ça en est
Cela suppose que l’on sache où nous en sommes au fil de notre journée. Les tâches qui ont été accomplies ou non. Ou bien le fait de retenir les informations essentielles lors d’un court appel téléphonique par exemple.
Mais il ne faut pas omettre que la mémoire dispose d’une capacité limitée. Et bien que le fait de se souvenir de nombreuses choses est très pertinent. Cela peut vite engendrer une surcharge mentale.
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Etablir une liste de ce que l’on a fini n’est pas possible car on a déjà tout oublié
Lorsqu’un événement a passé un certain lapse de temps, le cerveau a tendance à vider sa mémoire (comme un ordinateur) et à oublier. Pour éviter ce genre de chose, le mieux est de réaliser des listes des choses marquantes à retenir absolument. C’est précisément dans ce cas que nous nous rendons compte de l’importance de la to do list.
Comme nous avons pu le voir lors d’un précédent article sur la pensée positive, il est important de porter un regard sur ce que l’on a déjà réalisé.
Notamment dans le cadre de réunions d’équipe par exemple, où il est nécessaire de savoir ce qui a été fait ou non, quand et comment. Cela joue sur les gains de productivité.
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Commencer des tâches sans les terminer augmente le stress
Le cerveau peut travailler seulement de manière séquentielle. C'est-à-dire une tâche après l’autre. Autrement, si les tâches sont réalisées en même temps cela entraînera le cercle vicieux de la surcharge de travail. Et de fil en aiguille le stress augmentera.
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Le cerveau n’aime pas l'ambiguïté
En effet, selon une étude menée à l’université du Michigan l’angoisse apparaît lorsque :
- Nous sommes dans l’incapacité de finir quelque chose
- Nous nous trouvons dans l’incapacité de comprendre
- Une information ambiguë surgit
- Une nouvelle information remet en cause tout ce qui est produit avant
Toutes ces choses apparaissent dans la mesure où le cerveau a un besoin fondamental de résoudre les problèmes. C’est pourquoi il ne cessera de fonctionner jour et nuit jusqu’à ce qu’il trouve un moyen de les résoudre.
Utiliser l’effet zeigarnik
Une application simple
Cet effet zeigarnik qui se provoque au sein des pensées est sans aucun doute très agaçant et perturbant pour certaines personnes. Notamment pour celles ayant l’habitude de travailler dans une sorte de désordre organisé.
La première chose à faire pour remédier à cet effet zeigarnik c’est d’apprendre à gérer les choses à faire dans une journée de travail. Et cela passe par le fait d'alléger l’esprit, c'est-à-dire par exemple pratiquer la méditation ou la relaxation. Cela permettra d’apaiser l’esprit et de laisser l’effet zeigarnik se manifester lorsqu’une tâche sera vraiment urgente.
L’objectif de cette libération de l’esprit n’est pas d’éradiquer cet effet zeigarnik, mais plutôt d’apprendre à le contrôler. Pour cela il est également pertinent de mettre en place un système de notes. Un carnet où seront répertoriées l’ensemble des idées, projets et prochaines actions à accomplir. Poser et structurer les choses permettra de libérer l’esprit. Comme une sorte de journal intime finalement !
Se servir de l’effet zeigarnik
Selon les individus, l’application simple de l’effet zeigarnik n’est pas la bonne méthode. Mais il est tout à fait possible de réagir dans le sens inverse. Se servir de l’effet zeigarnik pour se motiver davantage à une tâche.
Le principe est simple, il s’agit de commencer une tâche pour l'interrompre volontairement Cela incitera à terminer cette tâche au plus vite dès que ce sera possible. Cette méthode se qualifie comme un outil anti-procrastination.
Prendre le temps
Il est essentiel de limiter l’effet multitâche. Cela n’aura pour effet que de la surcharge mentale ainsi qu’une montée de stress qui mènera à l’engrenage.
Il est plutôt conseillé de travailler en lot, c’est-à-dire de regrouper les tâches similaires pour les réaliser au même moment de la journée et se concentrer par la suite sur les autres.
Cela vaut notamment pour les tâches les plus importantes. Il est de rigueur de les regrouper afin de les traiter dans l’ordre et de façon méthodique.
Dans le cadre de la prise de temps, cela veut également dire qu’il faut s’accorder des pauses. Récupérer après une tâche complexe réalisée est fortement conseillé pour accroître sa motivation par la suite.
Conclusion
Au travers de cet article nous avons défini précisément et avec des exemples ce qu’était l’effet zeigarnik. Puis nous avons analysé si cet effet découlait plutôt de l’angoisse ou de la procrastination pour nous rendre compte qu’il s’agissait principalement du manque d’organisation et de superposition de tâches inachevées. Afin de poursuivre nous nous sommes penché sur les déductions de notre cerveau vis à vis de cet effet zeigarnik en apprenant à limiter notre surcharge mentale. Pour finir, nous avons vu comment utiliser l’effet zeigarnik au quotidien de manière à ce qu’il n’engendre pas de conséquences négatives.